Le doudou ! Cet objet souvent moche, parfois déchiré, mais toujours profondément aimé. Si vous êtes parent d’un grand enfant qui refuse de lâcher ce bout de tissu magique, respirez : il n’est pas « en retard » et vous n’êtes pas « trop permissif ». À 12 ans, dormir avec son doudou, c’est plus courant qu’on ne le pense… et même bénéfique. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Pourquoi garder son doudou si longtemps ?
Contrairement à ce que certains pensent, le doudou n’est pas juste une peluche ou un bout de chiffon. C’est un véritable pilier affectif. Dès le plus jeune âge, le doudou incarne le réconfort, la sécurité, et cette petite bulle d’amour qui apaise les gros chagrins et chasse les monstres sous le lit. Mais pourquoi, alors que certains enfants le lâchent avant 5 ans, d’autres continuent à le serrer dans leurs bras à 10, 12, voire 20 ans (oui, certains adultes aussi ont des reliques doudoutesques cachées sous l’oreiller !) ?
1. Le doudou comme outil de transition
Le doudou aide l’enfant à gérer les transitions de la vie : l’entrée à l’école, le premier séjour chez les grands-parents, les disputes dans la cour de récré, et parfois même les bouleversements familiaux.
À 12 ans, il peut toujours jouer ce rôle de « soutien moral », car c’est une période où beaucoup de choses changent : la puberté, les nouvelles amitiés, les attentes scolaires… Le doudou reste une petite ancre rassurante dans cet océan d’incertitudes.
2. Le doudou comme confident silencieux
Qu’il soit un lapin, une couverture ou un ours en peluche, le doudou est un confident parfait : il ne juge pas, il n’interrompt pas, et il est toujours d’accord avec ce qu’on lui raconte. Il permet à l’enfant – et même au préadolescent – d’exprimer des émotions qu’il n’arrive pas à verbaliser ailleurs.
3. Un lien au passé… qui aide à grandir
Paradoxalement, garder son doudou peut être une façon de se donner du courage pour avancer. Ce n’est pas un frein au développement, mais plutôt une petite main invisible qui rassure : « Tout va bien. Même si je grandis, il y a une partie de moi qui reste connectée à ce que j’ai toujours été. »
Les bienfaits insoupçonnés d’un doudou à 12 ans
1. Une régulation émotionnelle
Le doudou agit comme un anti-stress naturel. En le serrant contre soi, l’enfant peut calmer une montée d’anxiété ou une nervosité avant un examen, un événement sportif ou une grande nouveauté.
2. Une bulle d’intimité
À l’adolescence, il peut être difficile de s’ouvrir complètement à ses parents ou à ses amis. Le doudou devient un espace de refuge où l’on peut être soi-même, sans peur d’être jugé.
3. Un accompagnement vers l’indépendance
Eh oui, contrairement aux apparences, ce n’est pas parce qu’un enfant garde son doudou qu’il restera « bébé ». Au contraire, ce lien affectif stable l’aide à affronter les défis du quotidien et, paradoxalement, à s’affirmer.
Le regard des autres : faut-il s’en inquiéter ?
Certains parents redoutent que l’attachement à un doudou expose leur enfant aux moqueries. Il est vrai que certains camarades peuvent trouver ça « bébé », surtout à l’adolescence. Mais rassurez-vous, ce n’est pas une fatalité.
Ne dramatisez pas. Rappelez à votre enfant que chacun a ses petits rituels : certains serrent leur oreiller, d’autres dorment avec une veilleuse ou jouent avec leurs cheveux. Et franchement, qui n’a jamais gardé un vieux tee-shirt troué par nostalgie ?
Encouragez la discrétion. Si votre enfant veut emmener son doudou en voyage ou en colonie, proposez une version miniature ou une transition (par exemple, un porte-clés doudou).
La transmission : quand le doudou devient un compagnon de vie
Un jour, votre enfant abandonnera peut-être son doudou… ou pas. Et c’est là qu’il faut changer de perspective : le doudou n’est pas toujours un simple objet à « lâcher ». Il peut devenir un symbole : celui de l’enfance, des rêves, de la transmission.
Dans mon album jeunesse, Doudou Frisette, j’ai exploré cette idée : un doudou qui rêve de voyages et qui s’interroge sur sa mission. Lorsque son petit garçon grandira, que deviendra-t-il ? Au final, ce doudou réalise que son plus grand rêve n’est pas de vivre des aventures loin de son petit garçon, mais de les partager avec lui, même quand celui-ci sera grand
C’est un magnifique parallèle : le doudou ne freine pas l’enfant, il l’accompagne. Il est là pour lui rappeler d’où il vient, tout en l’encourageant à aller de l’avant, toujours avec ce petit morceau de magie et de tendresse dans le cœur.
Et si on voyait le doudou comme un allié plutôt qu’un « problème »
Finalement, que votre enfant de 12 ans (ou plus) garde son doudou, c’est juste une preuve qu’il a trouvé un équilibre entre son envie de grandir et son besoin de rester connecté à ce qu’il est. Alors, au lieu de vous inquiéter, célébrez cela.
Et si le sujet vous inspire autant que moi, plongez dans l’histoire de Doudou Frisette, où le doudou lui-même découvre que son aventure ne s’arrête jamais, tant qu’il y a de l’amour à partager.
Au fond, on ne quitte jamais vraiment son doudou : il devient une part invisible mais précieuse de qui nous sommes. Alors, laissons nos enfants rêver, grandir… et câliner.